Cet article porte sur les jeunes des villages de la région de Kayes, au Mali, confrontés à la nécessité de prendre leurs responsabilités d'adultes au sein de leur groupe familial. Or la crise de l'agriculture au Sahel fait que celle-ci ne suffit plus aux besoins alimentaires et ne représente plus un métier. Si leurs aînés ont passé ce cap en émigrant vers la France, les nouvelles générations sont face à une alternative, celle d'émigrer à leur tour ou d'étudier afin de se professionnaliser au Mali. Mais cette dernière éventualité demeure fragile...
Analyse des aides au retour proposées par la France comme alternative aux expulsions des "sans-papiers" et particulièrement aux Maliens.
La migration malienne en France est assez récente, peu nombreuse, fortement tournée vers le pays d'origine et très organisée autour de nombreuses associations. Plusieurs municipalités de la région Ile-de-France ont pu prendre en compte cette activité originale dans leur prise de contact avec les Maliens résidents de leur commune. L'inscription de ces processus dans une certaine durée, avec une quinzaine d'années d'expérience, permet d'analyser ce qu'ils ont produit en terme de participation des Maliens à la vie locale.
Répertoire de 700 organisations de solidarité internationale issues de l'immigration (OSIM) menant des actions avec le continent africain. Données récoltées en 1999.
Compte rendu final du Groupe de recherches et d'études Migrations et transformations sociales(GREM). L'étude recense un millier d'associations issues de l'immigration impliquées dans la solidarité avec 32 pays d'origine. Les organisations de solidarité internationale issues de l'immigration(OSIM) sont très nombreuses et notamment avec le continent africain. Le bénévolat est très présent, ce quiu est à la fois une force et une faiblesse, du fait de l'absence de compétences professionnelles.
La migration internationale considérée du point de vue de l'émigration et des relations avec le pays d'origine se développe comme problématique en France à partir de 1974 avec les programmes de retour puis d'aide à la réinsertion ou sous l'angle du transfert de fonds que constitue l'apport de l'épargne des migrants dans leurs pays d'origine. Les projets d'aide au développement, portés par les immigrés en dehors des négociations de coopération internationale entre Etats, ne sont pas assez pris en compte alors qu'ils ont un impact à la fois économique et social et constituent des stratégies dynamiques qui font évoluer les sociétés d'origine.
Le codéveloppement est placé sous le signe de la maîtrise des flux migratoires, par un renforcement de la coopération entre la France et le pays d'origine, tant sur le plan humain que financier.
Depuis le début des années quatre-vingt-dix, et notamment depuis l'occupation de l'église Saint-Bernard en 1996 par des étrangers sans papiers, différents événements de l'actualité ont mis en avant les Africains de France, et parmi eux, les Maliens, renforçant les fantasmes d'une prétendue invasion par des communautés non intégrables. Se plaçant à contre-courant de ces images, cet ouvrage, publié avec le concours du CCFD, vient rendre compte d'un mouvement généralisé, mais souvent ignoré chez les Maliens (comme chez les Sénégalais ou les Mauritaniens) originaires de la région du fleuve Sénégal : leur forte organisation en associations visant à développer les villages d'origine. Cette migration a en effet multiplié depuis plus d'une quinzaine d'années les collectes de fonds pour réaliser des projets d'intérêt villageois. Ces réalisations se comptent par centaines et couvrent tous les secteurs de la vie : santé, scolarisation, consommation, production agricole. Par ailleurs, ces initiatives sont aussi le lieu d'une certaine redistribution des pouvoirs au sein de la famille et de la société villageoise. Parce que cette dynamique prend corps en France, elle regarde aussi la place que la société française assigne aux immigrés et les stratégies de remise en cause de cette place. Pour les migrants, en conclusion, ce mouvement associatif est tout autant le lieu de déploiement d'un rapport étroit avec le village d'origine, que le lieu qui autorise à reconsidérer le rapport avec la société française.
La dynamique des associations d'immigrés qui oeuvrent pour le développement économique témoigne de l'émergence d'une nouvelle forme de citoyenneté à la fois dans le pays d'accueil et dans le pays d'origine.
Les immigrés des trois pays riverains de la Vallée du Fleuve Sénégal ont adopté, depuis plus de 15 ans, une stratégie migratoire communautaire originale, en refusant la rupture avec le pays d'origine tout en cherchant à s'intégrer dans la société d'accueil. Depuis 1981, plus de 400 associations de développement économique du village d'origine ont été constituées en France par les immigrés Maliens, Mauritaniens et Sénégalais. Ce phénomène, qui concerne 70
Le colloque d'Evry de juin 1992 sur le thème Immigration et développement de la vallée du fleuve Sénégal a été co-organisée par l'Institut Panos et neuf associations intervillageoises représentant 175 villages du Mali, de Mauritanie et du Sénégal. Pour la première fois, ces associations réalisaient une manifestation commune et rassemblaient leurs partenaires en vue du développement économique de leur région.